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vendredi 19 février 2010

"La Ménagerie de verre", T. Williams et J. Nichet



Un grand spectacle que cette Ménagerie de verre, même si ce terme évoque trop la joie, la fête, pour que je sois satisfait de ce commentaire. En effet, Tom, Laura et leur mère Amanda forment une famille abandonnée en pleine crise économique, celle de 1929. Famille disloquée, déchirée, avec Laura, la sœur « handicapée », aussi fragile que ses petits animaux, le fils Tom qui n’a de cesse de partir « au cinéma » pour fuir sa mère et qui ne rêve que de prendre le large, et Amanda, la mère, très présente, trop présente, qui étouffe et l’un et l’autre. Le nerf de l’intrigue, c’est de faire rencontrer à Laura des garçons, ce qui n’est pas chose gagnée puisqu’elle est renfermée, d’une timidité maladive… C’est l’ambition de cette mère, abandonnée par son mari : que sa fille ne soit pas vieille fille, que Tom lui présente un honnête garçon…

Tom, le « narrateur », nous montre des tableaux sobres et drôles, pesants. Et l’on se prend à espérer pour Laura, avec cette soirée où Jim lui donnera un peu de sa joie, de sa bonne humeur pour surmonter les fêlures et, concrètement, le bris de la licorne de verre (si je me rappelle bien).

Un grand merci au metteur en scène Jacques Nichet pour ce drame où la comédie côtoie l’expression vive des solitudes, et aux acteurs dont les personnages très théâtraux, très affirmés, nous rendent très proches de ces personnes et de leur misère, de leur désir.


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