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mardi 23 février 2010

"Bright Star", Jane Campion, John Keats et Abbie Cornish



Il n’y a pas que les champs et les paysages qui soient intéressants dans ce film. Il y a aussi la coupe de cheveux de John Keats, les moues de Fanny Brawn et puis la poésie ! On l'oublierait presque ; même si la poésie n'est justement pas uniquement ce qui est écrit. Elle est dans les paysages, la coupe de cheveux et les moues... Délicat film que celui de Jane Campion, film propre et sobre. De la retenue, de la haute tenue.

Mort trop jeune pour être le plus grand poète romantique anglais, John Keats est mort assez tôt pour rester fidèle à son amour de modiste, forte femme au demeurant. Ce film nous fait revivre cet amour impossible de manière assez agréable, en évoquant assez bien l’Angleterre de l’époque. Amour impossible, marqué du sceau de la tragédie et de la maladie, avec des gestes remplis de fraîcheur et de profondeur, voire un peu de mièvrerie -- si je ne pensais pas que je vieillissais.

Depuis, quand je tousse, je pense à John Keats ; et je dois rapidement perfectionner mon accent anglais car -- j’ai essayé -- ses poèmes lus dans la langue de Shakespeare sont d’une plus grande beauté. Ils s’entendent plus qu’ils ne se comprennent et se saisissent d’autant mieux.

When I have fears that I may cease to be


Before my pen has gleaned my teeming brain,


Before high pilèd books, in charactery,


Hold like rich garners the full-ripen'd grain;


When I behold, upon the night's starr'd face,


Huge cloudy symbols of a high romance,


And think that I may never live to trace


Their shadows, with the magic hand of chance;


And when I feel, fair creature of an hour!


That I shall never look upon thee more,


Never have relish in the faery power


Of unreflecting love;—then on the shore


Of the wide world I stand alone, and think,


Till love and fame to nothingness do sink.


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