Le blog "Les fourmis ailées" a été sélectionné par

dimanche 2 janvier 2011

Amos Oz a écrit dans "Scènes de vie villageoise" :


Adel se promenait dans la cour avec un chapeau de paille à la Van Gogh et une expression d'étonnement chagriné peinte sur son visage.

Weihui a écrit dans "Shanghai Baby" :

Au fond, nous sommes un groupe de jeunes dandys qui s’accrochent à la vie et recherchent des sensations avec un langage de plus en plus démesuré, un langage de disjonctés ! Nous sommes une communauté d’insectes interdépendants, qui vivent des ailes de leur imagination et d’une tendresse bleue. Une affriolante mélancolie que la réalité ne peut dénaturer. Nous sommes comme des vers parasites sur la carcasse de la cité mais des vers qui se meuvent avec sensualité et douceur. Si Shanghai possède ce romantisme insolite et cette authentique poésie, c’est grâce à des individus comme nous.

dimanche 5 décembre 2010

"Mille francs de récompense", Victor Hugo par Laurent Pelly



Hugo : une comédie sociale, qui, parce qu'elle est sociale, se veut proche du drame...

Pelly : une mise en scène inventive, belle et dépouillée.

Un grand souvenir, suivi peu après par la rencontre avec Jean-Benoît Terral, qui nous donne envie de suivre ce metteur en scène sans peur d'être déçu.


"Au hommes", d'après LES CAHIERS de Nijinski, par Pascale Nandillon



Bon, je ne vais pas traîner. Ce spectacle est exigeant. Très exigeant - surtout si on est déjà super fatigué. Proposer cette "histoire" à 20 h 30, c'est une erreur monumentale. On devrait râler. Parce qu'il y a eu nombre de départs pendant la représentation ; c'était immérité, peut-être, mais les fauteuils vides, ça fait plutôt mauvais genre. Au moins une vingtaine. Il y a eu une personne au premier rang qui est partie dix secondes avant la fin, la vraie fin. Un acteur se tenait sur une balançoire. D'ailleurs, je me suis même demandé si la fin donnée était la fin proposée. C'était un peu abrupt.

Ce sont donc des acteurs épuisés ou déçus qui ont été applaudis. Habitués peut-être aussi.

Je m'attendais à de la danse, à un peu plus de danse, mais de la part d'un Nijinski, vaguement en proie à Folie, cela ne se pouvait. Enigmatique "histoire". Ambiance plombée. Magnifique logorrhée. Jeux où le langage prend sa cohérence dans la grotesque et où le rire devient nerveux, réaction mécanique pour échapper - peut-être - à la sidération.

"Le jeu de l'amour et du hasard", mise en scène Philippe Calvario




C'est l'intrigue fort louable de deux jeunes gens qui veulent s'assurer des grâces de leur futur ; c'est l'étonnante éclosion de l'amour avec ses atermoiements et ses dénégations, ses gestes authentiques et ses fards. C'est le passage d'un féminisme naturel à la perversité faite femme.

Une mise en scène honnête, même si le décor ne nous a pas semblé intéressant.

Eblouissante entrée de Lisette, cependant, avec la tenue de mariée, marchant dans une diagonale de lumière, pour dire le désir secret qui la tient : s'unir à un homme et qui mieux est à un noble. Peine perdue pour le second voeu. Chacun sa place, chacun son dû.

"Pinocchio", mise en scène Joël Pommerat



Je ne me souvenais pas que cette histoire était si noire, si cruelle. Peut-être que le bonimenteur me faisait penser au ton glauque et stressant de "Je tremble (1 et 2)". Toujours est-il que magie et cynisme, beauté et fièvre sont au rendez-vous. Superbe illusion que la scène hors de la baleine.

"Notre terreur", mise en scène Sylvain Creuzevault



C'est bien la peine de vouloir écrire quelques mots sur ce spectacle : je ne m'en souviens pas assez pour faire quelque chose de bien. Je sais juste que j'irai bien à nouveau voir le sublime St-Just, le pesant Robespierre et les autres du Comité de salut public... Ecouter la cuisine de la politique, rire, voir la tragédie se jouer encore. Entendre glisser la guillotine et son drap de sang. Retenir le nom d'une troupe, celle de "d'ores et déjà".



Alfred Döblin a écrit dans "L'empoisonnement" :


Il faut qu'il soit cloué au lit, afin qu'il sache ce que vaut une femme.

Robert Margerit a écrit dans "Les Amants" :


Nous sommes tous des lâches, puisque nous acceptons de vivre ; mais peut-être sommes-nous des héros, parce que nous vivons.