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lundi 13 juillet 2009

"Mammifères" de Pierre Mérot


(vieille chronique)

Le lecteur suit les aventures professionnelles et « sentimentales » de l’Oncle, cet Autre qui nous ressemble, flirtant ainsi la plupart du temps avec le non-sens, c’est-à-dire le vide. Et le suicide. L’Oncle est un anti-héros, c’est net. Ce sont des anti-mémoires que nous lisons : « l’époque est médiocre » et « plus l’époque est médiocre, plus l’insatisfaction est immense »…

« Aimer est exceptionnel. Ne pas aimer est la règle »… Cette pensée, à peine pessimiste, est caractéristique de l’Oncle, personnage haut en couleur (c’est-à-dire noir, gris, « nuit », en tout cas : « sale »), dépressif et alcoolique (ce qui semble aller de pair), gravement perturbé par la personnalité de sa Mère, prototype du mammifère. L’humain est, en effet, réduit à son socle animal. « Mammifère », c’est le seul titre auquel il peut prétendre. Il est soumis au même principe que les insectes ou les éléphants, soumis au rapport de force : “vous qui croyez que l’amour gouverne une famille, détrompez-vous. Une famille est un système de domination”. L’Oncle se comparera au lion, avec toute la fausse gloire qui accompagne ce roi des animaux…

Le personnage picaresque qu’est l’Oncle permet d’éreinter, reconnaissons-le, la société, mais si l’on rit, c’est à dose plus qu’homéopathique, et jaune, voire noir, car l’entreprise de l’auteur est semble-t-il, ici, nihiliste.

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